Compte-rendu de la réunion sur "Les femmes à l'avant-garde"
Après une présentation de la présidente du cercle pythagore de la thématique de la réunion et des deux intervenantes, la parole a été donnée à ces dernières.
Fanny Bennedetti a tenu a rappelé son parcours largement internationalisé (ONU, UE, Ministère des affaires étrangères) qui fait d’elle une spécialiste des questions d’égalité et de genre. Elle dirige actuellement un réseau d’entreprises. Isabelle Rabier s’est présentée comme une entrepreneuse, fondatrice et présidente de Jolimoi, diplômée d’HEC. Malgré leur parcours de vie différent, Fanny Bennedetti a notamment intériosé très tôt le statut social des femmes ce qui n’a pas été le cas d’Isabelle Rabier, les deux intervenantes ont partagé leur sentiment d’injustice dans les opportunités professionnelles offertes en raison de leur statut de femmes, même si cette prise de conscience a été plus tardive pour Isabelle Rabier. Afin de remédier à cette difficulté, plusieurs pistes ont été évoquées par les intervenantes : l’éducation, la lutte contre les stéréotypes de genre qui s’exercent tout au long de la vie (on ne s’adresse pas un enfant à naître de la même façon en fonction de son sexe par exemple). Les deux intervenantes ont notamment insisté sur ce dernier point qui entrave la liberté individuelle et qui a un impact sur la sphère privée. Ainsi, si les filles sont meilleures à l’école car elles sont en raison de stéréotypes de genre plus sages, les choix dans l’éducation supérieure sont aussi très genrés mais au détriment des femmes. Ceci est selon elles problématiques car le monde de demain se construit avec des biais genrés
Après la présentation de ces différents points, la parole fut donnée à la salle afin de disposer d’un temps d’échange avec les deux intervenantes. Catherine Lefèvre, la présidente du cercle pythagore, a posé la première question qui était la suivante : l’égalité entre les femmes et les hommes continue t-elle à progresser ou sommes nous dans une phase de régression ? Isabelle Rabier fait remarquer que l’égalité n’est jamais acquise, et qu’elle demeure un combat quotidien. Elle va créer dans cette optique une association pour limiter les biais de genre. Parmi ces actions, elle ambitionne de donner aux pères un véritable rôle. Sur ce point, elle fait remarquer des avancées significatives : de plus en plus d’hommes ont le droit de prendre un congé paternité. Ceci est selon elle fondamental, car les 1000 premiers jours de la vie de l’enfant orientent la répartition des tâches. Fanny Bennedetti fait remarquer que malgré ces avancées significatives, certains pays ont connu des évolutions législatives plus rapides que nous. Elle a notamment évoqué le cas de l’Espagne où le congé parental est de 16 semaines pour les deux parents. Deux autres questions ont été posées par la salle afin de rebondir sur les réponses apportées par les intervenantes à la question posée par Catherine Lefèvre. En réponse à ces deux questions, les deux intervenantes ont tenu a souligné qu’il y avait une certaine invisibilisation des femmes dans les médias et sur les réseaux sociaux. Il est donc difficile pour elles de trouver un rôle modèle.
Après ce temps d’échange, la parole a été redonnée aux deux intervenantes afin de donner une vision prospective à cette thématique. Sur ce point, Fanny Bennedetti évoque la possibilité de mettre en place une discrimination positive en faveur des femmes, ainsi qu’une possible évolution du modèle éducatif afin de le débarrasser de ses biais de genre. Elle évoque notamment le fait que la loi sur les quotas dans les conseils d’administration des entreprises a permis un bond considérable de la parité au sein de ces instances. Isabelle Rabier insiste quant à elle sur la nécessité de prendre conscience des biais de genre, et salue les initiatives qui vont dans ce sens comme celle qui souhaite débiaiser Paris. Elle insiste également sur l’importance d’initiatives conduites par la société civile et la nécessité pour les femmes de jouer un rôle modèle. Elle plaide notamment pour un plan d’éducation dans les biais de genre ainsi que pour l’allongement du congé parental
Après ces deux interventions, la parole a été redonnée à la salle afin d’organiser un temps d’échange. Une idée a été avancée sur l’intérêt de ne pas donner le sexe de l’enfant lors d’une échographie, car la façon de s’adresser à lui alors qu’il est encore dans le ventre de sa mère diffère en fonction de son sexe. De même Didier Jobert a invoqué la nécessité d’éliminer les discriminations qui existent encore actuellement en droit du travail, notamment sur les charges susceptibles d’être portées.
Après ce temps d’échange, Catherine Lefèvre, la présidente du Cercle Pythagore indique les initiatives qui seront prises pour agir en ce domaine. Elle a identifié trois types d’action : essayer de faire passer ces idées par le relai d’associations, en faire de même par le bais de politiques, et créer des groupes de travail sur ces thématiques au sein du Cercle Pythagore.